Comment j’ai enfin acheté un appartement ou une propriété à Singapour

À mon arrivée à Singapour, j’ai habité chez l’oncle de la famille pour un peu moins d’un an. C’est sûr qu’on n’était pas chez nous à 100 %, mais ça nous coûtait 500 $ par mois pour deux. Une vraie aubaine pour Singapour. Mon compte en banque n’avait jamais été aussi bien garni. Mais après un certain temps, il était temps de trouver notre propre toit. On a tout d’abord cherché un endroit à louer. La location d’appartement est dispendieuse : plus de 2000 $ par mois, pas beaucoup de services et une place de stationnement mensuelle de 100 $ à payer en plus.

 

Pour moins cher, on peut avoir une chambre dans un de ces HDB (appartements publics) ou en condominium pour environ de 500 à 1500 selon l’endroit et la qualité de l’environnement intérieur et extérieur. On a donc arrêté notre choix sur un condominium dans un coin du pays plus boisé nommé Dairy Farm. Il offre une bonne qualité de vie, se rapprochant de l’hébergement en bungalow des hôtels de villégiature qu’on retrouve à Bali. Piscine, tennis, sauna, sécurité, petite salle de gym et une salle de fonction disponible en location. Tout ça a un prix ; l’immobilier à Singapour est un marché lucratif aux coûts astronomiques, l’un des marchés immobiliers les plus chers du monde avec Monaco et Hong Kong. 2900 $ par mois fut le prix demandé par l’agent. Mais avant même de récupérer les clés, il faut aussi donner 2 mois de dépôt de sécurité en plus du premier mois de loyer. Donc si vous n’avez pas au moins 6000 dollars à offrir à l’agent à la signature du contrat, vous pouvez oublier l’option de location d’appartement.

 

Chaque jour on reçoit une tonne de publicité couleur glacée nous annonçant un nouveau projet de condominium, tous avec des noms à faire rêver comme Ecosanctuary, Hillview, Olympia, Ocean Side et j’en passe. Il y a plus de publicité chic de condo à vendre que de publicités de fast-food et de shampoing à la télévision. Au fond, rien de plus spécial qu’un minuscule condominium fait de béton avec un bac à fleurs.

 

 

Ce fut agréable d’habiter ce condominium. Mais la location de ce type d’habitation quand on n’a pas d’emploi avec le logement subventionné, ça peut sérieusement handicaper votre budget. La stratégie que j’avais préconisée avec ma femme était de louer pendant les 2 ans du contrat de location et de trouver une option d’achat pour un appartement ou un condominium après celui-ci.

Pour l’achat de propriété à Singapour, le choix est mince et la facture est salée. Le choix est d’autant plus limité si vous n’êtes pas singapourien.

 

Les « HDB » de Singapour

Les appartements HDB sont des appartements construits et entretenus par le Conseil de développement du logement (HDB). Plus de 80 % des Singapouriens vivent dans des lotissements HDB. Les agglomérations HDB sont généralement de petits quartiers autonomes avec des cliniques, des écoles, des supermarchés, des restaurants populaires, ainsi que des installations sportives et récréatives. Pour acheter ce type d’appartement, vous devez être un citoyen de Singapour et inclure un autre citoyen de Singapour ou un résident permanent de Singapour pour former un noyau familial. Plus d’info sur le site officiel www.hdb.gov.sg/‎

 

Les BTO

Une option souvent accordée aux jeunes couples mariés singapouriens de moins de 30 ans, c’est des blocs d’appartements construits et financés par le gouvernement pour les candidats respectant les conditions d’admissibilité.

 

Les Resale Flat ou la revente d’appartements publics

Les Singapouriens peuvent vendre leur propriété publique après l’avoir habitée pour un minimum de 5 ans. Ceux-ci sont souvent assez normaux, vieux, petits ou ont besoin de rénovations. Pour acheter un appartement dans le marché de la revente, vous devez être un citoyen de Singapour ou un résident permanent, et inclure au moins un occupant qui est un résident permanent ou citoyen de Singapour.

 

Resale of Balance Flat ou les appartements saisis

Les Repossess Flats sont les appartements saisis par le gouvernement pour non-paiement, des BTO qui n’ont pas été choisis ou pour lesquels les prétendants n’ont pas rempli toutes les conditions d’achat. Le gouvernement prépare une liste, et quelques fois par an, il vend ces appartements sur son site. Les personnes intéressées peuvent appliquer en choisissant un des quartiers disponibles. Après ils recevront une réponse suite à un tirage au sort entre les personnes éligibles du territoire choisi.

 

Condominium

À Singapour, « condo » ou « condominium » sont des termes utilisés pour un lotissement qui comprend une collection d’appartements avec des fonctionnalités exclusives comme des gardes de sécurité, des piscines et un gymnase. Les Condominiums à Singapour viennent sous la forme d’unités de studio, de penthouses, de maisons individuelles ou d’unités multiples pièces.

 

La propriété avec parcelle de terrain

Les propriétés avec une parcelle de terrain à Singapour valent beaucoup plus que les condominiums, car elles nécessitent un certificat de propriété du terrain. C’est une denrée très précieuse dans le pays. Beaucoup de propriétaires cherchent à acheter des biens immobiliers pour leur fournir des actifs à long terme en période de ralentissement économique. Oubliez tout de suite cette option si vous n’êtes pas singapourien et si vous n’avez pas quelques millions ou plus à mettre sur la table.

 

Restrictions pour les acheteurs étrangers à Singapour

Alors qu’un résident originaire de Singapour peut acheter un logement assez facilement, il y a des restrictions mises en place pour les investisseurs étrangers. Un étranger qui veut acheter une propriété de logement doit respecter un ensemble de règles strictes qui ont été établies par l’Unité d’agrément des opérations de terrain.

 

Les personnes étrangères (comprenant les personnes physiques, les sociétés étrangères et les sociétés) sont restreintes à partir de l’achat de :

▪ terrain vacant

▪ immobilier résidentiel avec du terrain, des bungalows, des maisons mitoyennes, maisons jumelées

▪ immobilier résidentiel dans un immeuble de moins de 6 niveaux

▪ local commercial appartenant à HDB

▪ appartement HDB acheté directement auprès du gouvernement

▪ la revente HDB appartement où HDB a consenti à la vente

▪ condominium exécutif acheté en vertu de la Loi Programme pour les logements du Condominium exécutif 1996

Le portrait de l’immobilier à Singapour, voici maintenant mon expérience.

Connaissant ces faits, on a décidé de regarder pour acheter un « resale flat » ou un appartement public remis en vente après au moins 5 ans d’occupation. Notre recherche a été un peu compliquée. Le marché résidentiel est majoritairement entre les mains d’agents immobiliers. Quelques grandes compagnies comme St Property ou Era affichent leurs offres sur des sites comme propertyguru.com. La demande est si grande que plusieurs des appartements proposés sont en vente très cher et l’on nous montre des photos sombres ou seulement des photos des immeubles et de la cage d’ascenseur. On a quand même tenté l’expérience.

hdb_resale

On a visité quelques offres pour nous faire une idée de ce qui était disponible. Les appartements étaient très ordinaires, dans des quartiers très ordinaires, mais la facture était élevée. Les agents disaient toujours « si vous faites une offre avec 30 000 de C.O.V (cost over valuation – coût au-dessus de l’évaluation) en fait il n’y a jamais d’amélioration ». C’est juste parce que le marché est saturé et que tout le monde tente de faire fortune. 30 000 $ en argent de plus que la moyenne de 400 000 pour un 3 chambres à coucher, ça fait un bon paquet à allonger sur la table. On ne compte pas les rénovations parce que la majorité de ces appartements méritaient un traitement de choc. Ce qui revenait à dire qu’avec les 20 % d’argent pour l’hypothèque plus 30 000 de surévaluation, sans compter les rénovations, on était déjà au-dessus de 100 000.

 

Alléluia ! Un enfant est né et merci mon dieu : il est singapourien !

On a oublié le projet, on n’avait pas assez d’argent liquide pour couvrir les frais de cette folle aventure, en plus qu’étant étranger je n’ai pas de fonds de pension CPF. Par la suite, nous avons eu notre magnifique petite fille nommée Li-Ann. Vous avez déjà lu, je l’espère, le résumé de « avoir un enfant à Singapour ». Sinon, visitez ce lien . Avec l’arrivée d’une nouvelle petite fille dans la famille, on ajoutait une Singapourienne, donc de nouvelles options s’offraient à nous comme appliquer pour un repossess flat. On compte mon salaire pour les avoirs minimum et maximum de la famille, mais pas pour le reste. On fait un choix dans la liste des quartiers où l’offre semble plus nombreuse, les prix plus raisonnables et où il y aura des vieux appartements, car ils sont plus grands et l’environnement de quartier est plus dynamique et aéré.

 

On reçoit la réponse : on est les 20èmes à choisir sur 29. On nous donne la liste papier et l’on peut avoir plus d’informations sur le site internet. Il y a des photos si c’est un flat déjà existant, un plan d’étage et une carte du quartier avoisinant. Pour le reste, il faut se rendre sur place et aller voir de quoi les alentours ont l’air sans jamais y mettre les pieds. Il y a parfois, si on est chanceux, des photos, peu nombreuses et pas très révélatrices et surtout pas scénarisées pour nous vendre un hôtel 5 étoiles. Les nouvelles sont rares, on doit attendre jusqu’à la dernière minute pour le rendez-vous final. Enfin, on doit se présenter pour choisir. On fait le tour de la liste, on a 3 ou 4 choix qui nous semblent bons. À ce moment, on est début février.

 

Il faut voir l’édifice de HDB ou du ministère de l’habitation publique de Singapour. Ce n’est pas le bâtiment le plus vieillot de la ville.  C’est moderne, il y a des maquettes des développements en cours, des restaurants populaires comme Subway, des cafés locaux, des tableaux numériques qui affichent les numéros d’attente, et un ameublement classique et de bon goût. Ici, ça roule les habitations publiques, c’est un bon moyen de faire rouler l’économie au profit de l’État et de ses habitants. Dans la majorité des situations, tout le monde est content et retire de bons bénéfices d’un tel système. Aider le monde à se loger, faire des bénéfices, offrir du financement ; ensuite les propriétaires peuvent revendre à profit après plusieurs années.

 

Enfin, on dit notre premier choix. La responsable nous indique que, malheureusement, pour celui-ci nous ne sommes pas éligibles, car nous sommes une famille indienne et autres et que le ratio de race pour cet immeuble est déjà dépassé. « Quoi ? On n’est pas des Indiens ! Ma femme et sa famille est chinoise, moi je connais pas personne ici. ». Malheureusement, c’est comme ça que ça fonctionne. Je n’y peux rien. Bon, OK, on va prendre celui-là. « OK, prenez ceci et allez payer le dépôt au deuxième étage ». On revient avec la facture et ils nous disent que tout est bon et qu’on devrait avoir les clés d’ici trois mois. Il nous donnent un numéro auquel on peut contacter une responsable de HDB qui, avec un rendez-vous, nous ouvrira l’appartement pour aller voir de quoi ça à l’air.

 

On reçoit les clés de notre nouvel appartement

Quelques semaines plus tard, le rendez-vous arrive. L’endroit est OK, tout est comme neuf, quel soulagement. Acheter sans voir n’est pas toujours un succès. On nous donne à peine 20 minutes. On prend quelques photos et il faut partir. C’est tout ce qu’on peut faire pour le moment. Le mois de mai arrive, on commence a être nerveux. C’est pour bientôt. On les appelle, ils nous disent que ça s’en vient. Le lendemain, le site nous réclame un rendez-vous. On se présente. On va payer le premier comptant moins notre acompte. Une somme très raisonnable, car ma femme a pu se servir de 18 000 de son fond de pension CPF. On nous remet un porte-clés en cuir immense, de style affaires. Vraiment, ici, ils ne dorment pas au gaz avec les logements publics. On nous donne un congé de paiement d’hypothèque jusqu’en juillet pour nous aider à aménager. La suite de mon article sera sur les rénovations et le déménagement. J’espère que ce petit article vous aura aidé à comprendre la situation particulière de l’immobilier à Singapour.

bobby Dennie

GetLostinAsia est édité par Bobby Dennie un canadien amoureux de l'Asie basé à Singapour qui couvre le terrain depuis 2007. visitez la page a propos GetLostinAsia is edited by Bobby Dennie a Canadian based in Singapore. I am a South East Asia travelling Junkie.I am writing and discovering asia since 2007.

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