Critique de jeu : Outlast

Parmi la série de jeux que je me suis acheté à la période de l’Halloween cette année, je me suis gardé le meilleur pour la fin. Et dès d’entrée de jeu, j’ai su que la compagnie Red Barrels frappait fort avec ce titre. Très fort! Outlast est un jeu d’horreur vraiment bien réussi! Oui, des jeux de ce genre, il y en a eu d’autres sur le marché (comme Amnesia ou Penumbra, etc.) mais rarement a-t-on poussé l’ambiance horreur à son paroxysme comme cela, et ce, tant par sa haute qualité graphique (quasi crédible) que par les sonorités à faire frissonner plus d’un joueur averti. 

L’histoire : vous êtes Miles Upshur, un journaliste indépendant qui doit aller mener une enquête à l’asile psychiatrique du Mont Massif au Colorado. Ayant qu’une simple caméra vidéo en main pour faire votre reportage, vous vous rendez sur les lieux qui semblent déserts à première vue. À l’entrée, deux camions de police tactique sont garés et, vous réalisez que les portes principales sont barrées. Cela n’en prend pas plus pour éveiller votre curiosité de journaliste, et vous réussissez à pénétrer par une fenêtre de l’asile. Mais, le carnage que vous y trouverez vous laissera sans voix. Le personnel de l’immeuble semble avoir tous été tués et les patients de l’asile errent dans ce paysage funeste, de sang et de membres arrachés.

Selon moi, il y a trois facteurs qui ont fait de ce jeu un succès. Premièrement, même si le récit peut sembler banal pour une histoire d’horreur, elle est assez intéressante pour que le joueur désire continuer jusqu’à la fin. De plus, les endroits où l’on sursaute ne sont pas aussi prévisibles que les clichés des films Hollywoodiens, par exemple. Et je vous avoue que, même si des films à clichés d’horreurs j’en ai vu des masses, je me suis fait surprendre à quelques reprises, et c’est pas peu dire de la surprise…

Deuxièmement, la haute qualité graphique des décors combinée avec le grain de l’image lors de l’utilisation de la caméra vidéo est très réussie. On se croirait dans un film. D’ailleurs, le fait d’avoir utilisé des décors respectant une certaine forme de logique (toilettes, buanderies, des espaces à bureaux, postes de surveillance) ajoute une ambiance réaliste supplémentaire à l’histoire. Je dirais même plus à ce sujet, si je peux me le permettre, le carnage des lieux semble crédible, et non pas comme si on avait répandu des cadavres et du sang un peu partout, juste pour le plaisir. On dirait que cela suit une logique, morbide vous me direz. 🙂

Troisièmement, les sons en général. Un bon film d’horreur ne peut pas être réussi sans une trame sonore digne de ce nom. Je peux vous dire que la compagnie « Red Barrels » a su exploiter le son 5.1 de mon ordinateur car, on entend tous ce que le personnage fait ou entend. Même les cris de torture des patients portés faiblement par la ventilation du sous-sol lors de notre passage dans les égouts de l’Asile par exemple. On s’y croirait. Un autre point : c’est qu’on entend la respiration haletante ainsi que le battement du cœur de notre personnage, ce qui ajoute au stress de la situation. Car, si celui-ci vît une situation alarmante, on a tendance à la ressentir nous aussi. À moins de couper le son. 😛

L’immersion est vraiment excellente, et ce grâce aux facteurs cités plus hauts ainsi que la vue subjective des lieux. On voit toujours à travers les yeux du personnage. Quelques fois, on voit ses mains lorsque l’on s’appuie sur les murs pour jeter un œil aux alentours ou manipuler la caméra vidéo. Soit dit en passant, la caméra vidéo est un essentiel pour votre reportage car, cela vous permet d’enregistrer des preuves de ce que vous voyez. Et la lumière de nuit est un essentiel lorsque vous désirez traverser des endroits sombres et noir comme le charbon. Cependant, n’abusez pas trop de cette fonction, car les batteries s’épuisent très vite. Une belle difficulté additionnelle pour le jeu.

Coté gameplay, je n’ai pas joué avec le clavier, ni la souris mais plutôt avec la manette de jeu Xbox 360 pour PC. Ce fut d’une facilité assez déconcertante, pas de problème de ce coté-là. Le jeu ne vient pas avec une trame sonore francophone, seulement le menu et les sous-titres sont disponibles en français. Heureusement, il y en a pas beaucoup comme dirait certains. Je dois aussi vous dire que même si le jeu semble l’équivalent d’un FPS, ce n’est pas un jeu de tirs. Dans ce jeu, vous devez explorer les lieux, vous cacher mais en aucun cas, vous devez vous battre avec les patients car ils vous tueront sans hésiter. Le seul problème, c’est que parmi tous ceux qui se sont enfuis et errent dans l’asile, vous ne savez pas qui sont ceux qui sont réellement méchants et ceux qui ne vous veulent aucun mal…

Comme point négatif, je pourrais vous parler de la courte durée du jeu, 4 heures, mais ce ne sera pas le cas. Car, comme c’est un jeu d’horreur, on ne peut pas tenir en haleine le joueur indéfiniment. Pour ma part, j’ai joué par période de 30 minutes à 1 heure à ce jeu. Je crois que si j’avais joué plus longtemps (10 heures et +), je me serai habitué à l’ambiance d’horreur et finalement, l’ensemble du jeu serait devenu tout simplement banal. Non, je crois que c’est fut assez malgré tout.

En terminant, je recommande ce jeu à tous les amateurs de jeu d’horreur. À faire attention, ce jeu est pour un auditoire typiquement adultes. À ne pas jouer en présence des enfants, à moins de vouloir leur causer un traumatisme, et même à la limite, je ne le recommanderai pas aux ados trop influençables. C’est un jeu pour 18 ans et +, vous êtes avertis. Et bonne partie! 🙂 


Critique originalement parue sur le blog « Au coin de la critique« .

Rene Pineault

Est un amateur de Power métal, d'écriture et de jeux. Il peut littéralement avaler un jeu de A à Z à la vitesse du son. Il fera pour nous ses critiques de jeux toujours intéressante et bien écrite.

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